Plus je gagne plus je joue
N’avez-vous jamais fait le constat que la confiance en soi semble rendre indestructible? Si pour certains elle oscille entre : le ressenti de petites vexations vécues en situations, des imperfections à la réussite qui entachent notre estime de soi… Pour d’autres d’autres ou à d’autres moments, l’estime de soi est gonflée à bloc et gorgée de gloire et suit une pente ascensionnelle de réussites en réussites qui s’enchainent encore et encore. Une sensation grisante de toute puissance…
Dans ces moments euphorisants qui peuvent durer plusieurs mois, nous vivons une sorte de « plus je joue, je gagne ». La confiance en soi gonflant le charisme et l’aplomb en société, l’argent attirant l’argent, etc. Comme c’est grisant, ce sentiment de toute puissance qui se construit pendant la réussite !
La lumière de la gloire éblouit, étourdit
Dirigeants, managers, responsables… nous avons tout intérêt à rester lucide. Boostés principalement à la dopamine et à la sérotonine dans cette période où chacun voit en nous le successful person, avoir des espaces de confrontations pour conserver notre regard critique, peut nous éviter bien des dérives liées au déni. En effet, prendre des risques calculés est quelque peu différent de prendre des risques inconsidérés, vous ne trouvez pas ?
« Chaque fois que je me plante, je pousse » (Michelle GUEZ)
Tirons le fil : je joue, je gagne, je joue, je gagne, je joue, je gagne…et puis un jour, je perds, je perds, je perds… Que se passe-t-il alors ? Il y a une différence entre la culpabilité et la responsabilité. D’un côté : la culpabilité alimente les ruminations et la procrastination ou à l’inverse le travail excessif et frénétique (pour se donner un ersatz de bonne conscience), et de l’autre, être responsable : nourrit notre passage à la décision puis à l’action.
Pince-moi ou je rêve !
La douleur de l’échec nous ramène à la réalité. C’est ici que nous pouvons prendre pleinement conscience du chemin et consolider les fondations pour construire plus solidement. Garde alors à l’isolement que peut générer la honte.
« La honte nous révèle en creux notre désir irrépressible d’être admiré par les autres. »(psychologie magasine- https://www.psychologies.com/Moi/Se-connaitre/Emotions/Articles-et-Dossiers/Les-3-bienfaits-de-la-honte). La honte sert à vivre ensemble. Cette émotion est le garant de nos valeurs de groupe. Lorsqu’il y a dérive…il y a honte.
Mais alors… s’il y a prise de conscience, il doit y avoir aussi réintégration dans le clan. Bien souvent nous sommes nos propres juges et nos auto-sanctions d’exclusion peuvent être véritablement préjudiciable pour nous-même. Une attention toute particulière est donc à porter au courage de retourner dans le lien social. Savoir s’entourer, aller vers les autres pour se remodeler tel un Kintsugi fier de ses blessures de guerre.
Le pas du montagnard
Lorsque l’on est au sommet, ou sur une pente ascensionnelle, savoir être accompagné, faire des pauses pour prendre de la hauteur, confronter les points de vues, reste indispensable à cette croissance réussie. Lorsque que l’on a à reconquérir les sommets, savoir écouter ses émotions et les messages qu’ils nous délivrent (y a-t-il des précautions à prendre ? Que signifie cette angoisse ? etc…), reconnaitre aussi sa vulnérabilité, sont autant d’apprentissages que l’on peut chérir dans notre trésor de paix. Faire la paix en soi, avec notre part d’humanité pour réussir sa vie avec elle.